Tamariu Chaque année le CK83 inscrit au calendrier un ou plusieurs raids. La période d’été étant propice aux congés, c’est au plus souvent en cette saison que s’organise le raid annuel d’une dizaine de jours. Driver par Christian,  l’édition 2014, sans être la suite du « Raid d’été 2013 », proposait de retourner sur la côte catalane et de naviguer entre Escala et Lloret Del  Mar…

Vendredi 8 août: J1
Le fourgon « copieusement » chargé, quitte la base nautique peu après 1:00 du matin: le timing est respecté. Ce départ matinal est motivé par la nécessité d’arriver de bonne heure au point de mise l’eau sous peine de connaître des problèmes de stationnement. Rapidement le « ronron » du moteur favorise quelques absences mais Cécile avait préparé « une potion magique » aux chauffeurs, potion qui soutien l’éveil… Seule une courte halte « gazole et changement de pilote » interrompt la bonne marche de l’attelage. L’approche de Sa Tuna et très sinueuse, à l’origine des « Sa Tuna, ça tourna, ça tourne ! » plaisantés dans le camion. Juan (le « j » en catalan est prononcé comme en France, le « u » est aussi entendu. Essayez…), Juan nous expliquera plus tard que Tuna veut dire cactus, et que le village tient ce nom du fait que dans le passé il y en avait beaucoup. Notre catalan est perfectible, heureusement que le français de Juan est excellent.
Anne et Christian nous rejoignent et c’est le groupe au complet qui s’occupe maintenant de tout casser dans les kayaks, stationner véhicules et remorque. En catalan même 7 x 6€ ne donne pas le même résultat que chez nous: 36€. Du moins c’est la somme réclamée par le logeur (comptée sur ses doigts) . La barrière de la langue rendant la communication impossible nous avons renoncé à comparer nos tables de multiplications.

2014_J1

En principe sur J1 n’était prévu qu’un saut de puce, mais la présence de Juan (qui par ses conseils à facilité la préparation du raid) a modifié le plan initial.
Navigation vers le Nord, les îles Mendes, pause repas (et sieste) à la cala.
Juan nous quitte en fin d’après-midi, à l’approche de la cala Pedrosa où nous passerons la nuit. Il lui reste les miles retour à parcourir… la moitié nous aura suffit pour cette première journée. Au dîner Sophie nous régale d’une soupe au pesto d’exception.

Cala Pedrosa

Samedi 9 août: J2
Les moustiques sont aussi voraces au petit déjeuner que la veille au soir. Sans précipitation, après une baignade que personne n’a refusé tant il fait beau et chaud, nous nous apprêtons à l’appareillage du jour. Direction Escala le point le plus au nord de notre épopée. L’escale permet un ravitaillement en produits frais (solides et liquides). Les plages bondées nous ayant cantonné dans un recoin qui n’a pas reçu l’adhésion de tous pour y déjeuner, nous agitons nos pagaies à la recherche d’un meilleur endroit. Meilleur pas sur, mais les estomacs dictent l’arrêt si l’on ne veut pas sauter le repas. Les kayaks ont trouvés un garage improbable et c’est l’heure d’éplucher les légumes qui accompagneront tapenade et anchoïade.
Un grand merci à ceux et celles qui, participant on non au raid, nous ont préparé des « p´tits plats ».

2014_J2

Second passage par la cala Pedrosa pour le bivouac. Déjà les habitudes sont prises et la plupart des tentes se dressent au même emplacement que la veille. Un grain viendra perturber la nuit des téméraires qui ont tenté l’impasse sur le double toit…

Dimanche 10 août: J3
Cap au Sud. Nous longeons à nouveau les îles Mendes, au petit matin la mer est lisse et le soleil s’y reflète comme dans un miroir. Nous croisons la route d’un poisson lune et d’un serpent de mer. La houle monte mais nous est favorable. Plus nous avançons plus la mer est soutenue, et les abris sont rares. Nous trouvons notre refuge du jour, la cala Gens, mais l’accès y est « sportif ». Ils nous faut placer et amarrer es kayaks assez haut sur cette plage accidentée pour ne pas risquer que l’un d’eux ne s’évade dans la nuit. La terrasse de la vieille cabane de pêcheurs est vite envahie, pour le repas puis le couchage. La nuit tombée, le surnombre est créé par l’arrivée d’un groupe de jeunes « décalés » tout aussi surpris que nous d’une rencontre en ces lieux. La cohabitation s’impose.

2014_J3

Lundi 11 août: J4
Nos voisins de palier sont de ceux que l’idéal conduit à l’introspection profonde. Au matin, un petit tambourin raisonne doucement et passe de main en main. Notre rituel à nous c’est « p’tit déj » et chargement. La mise à l’eau est facilitée par une mer encore endormie.Une assez longue traversée sous vent contraire, dans la baie de Palamos, avant de trouver quelques jolies plages. Le vent a durci, Eric tente un accostage musclé sur une plage assez courte avec un fort ressac : plouf et re plouf ! Quitter la plage, lui sera aussi difficile que l’avoir gagnée malgré l’aide reçue de quelques baigneurs compatissant. La persévérance fini par payer, Eric est sur l’eau, et le groupe peut s’installer non loin à l’extrémité de la cala Roig qui autorise une arrivée sur la plage moins «renversante ».

2014_J4

Un saut de puce nous sépare du lieu où nous passerons la nuit (une petite crique distante de quelques centaines de mètres) , nous devrons donc attendre que la nuit tombe et que l’endroit soit déserté des baigneurs pour prendre place. Pour passer le temps, Sophie a sorti crayon et papier blanc.
La nuit tombé le bivouac s’installe, dine et s’endort.Cala Roig

Mardi 12 août: J5
Nous devons atteindre aujourd’hui le point le plus au sud de notre escapade catalane. Nous faisons du « rase cailloux » entre falaises, grottes et arcades. La mer est belle, les plages sont bondées. Trouver une aire de casse-croute n’est pas chose aisée. Alors que nous craignions devoir chercher longtemps, telle une cours intérieure, nous découvrons une petite crique encore déserte, abritée, c’est presque inespérée : nous y faisons halte. Lloret del Mar est à vue, mais après concertation nous convenons que le chemin restant présente peu d’intérêt et surtout qu’il nous expose à une remontée vers le Nord sous conditions plus difficiles. Il est décidé de faire route inverse et d’amorcer le « retour ».

2014_J5

Nouvelle escale en fin d’après-midi pour ravitailler avant de rejoindre une plage correctement exposée, mais qui ne fait pas l’unanimité. « Les cailloux sont trop gros ! » , « j’ai mal aux pieds », « l’autre plage était mieux »…, quelques jérémiades normales après plusieurs jours de confort spartiate. Mais quand la soupe est bonne le moral revient, l’exploit du jour est réalisé par Abdou, qui nous cuisine un couscous « comme là-bas » sur la plage. Le résultat est DELICIEUX.

Mercredi 13 août: J6
Nous poursuivons notre remontée vers le Nord, le temps est maussade, nous prendrons un petit grain sur l’eau. Quelques signes trahissent ici ou là une fatigue installée. Le groupe s’étire plus qu’à l’accoutumée, des trajectoires sont choisies plus directes, plus rectilignes. Nous avançons bien malgré tout, timing et longueur d’étapes sont respectés. En fin d’après-midi nous accostons une très belle plage de sable fin. Il a du faire très chaud sur cette plage, les occupants sont très peu vêtus… Nous parquons les kayaks en « épi », c’est propre, c’est beau, mais ça sert à rien. Les tentes se dressent pour la nuit. La journée s’achève sur le plus beau couché de soleil qui nous ait été donné de voir durant ce voyage.

2014_J6

Jeudi 14 août: J7
Nous gardons le cap au Nord. Ravitaillement en produit frais en matinée dans un charmant petit village près de Llafranc. Une maison de pêcheur, avec terrasse et rampe d’accès nous accueillent pour le pique-nique, la baignade et la sieste. A l’heure du départ un grand mystère, à ce jour non élucidé, s’est invité dans l’aventure : « le mystère des chaussons ». Eric, qui chausse du 41, s’est retrouvé avec une paire de 43/44 n’appartenant à « personne ». Toutes les recherches et tentatives de compréhension sont restées vaines, les hypothèses les plus improbables proposées. Un « tu es sûr que tu chausses du 41 ? »  aura même été suggéré… Aussi bizarre soit l’évènement, il nous faut reprendre la mer pour rallier notre ultime lieu de campement. Ce dernièr bivouac est l’occasion d’échanger nos impressions « à chaud » sur le raid dont la fin approche. A peine avions nous rejoint les tentes, que pluie s’est invitée, chantant sur les toiles une mélodie assez éloignée d’une berceuse.

2014_J7

vendredi 15 août: J8
Les derniers coups de pagaies de ce raid ont lieu assez tôt, à contre courant, et par une mer en mouvement. Afin d’éviter du portage, tous (…) s’affairent à finaliser le chargement du fourgon et de la remorque avant 11:00, heure à laquelle l’accès à la plage de Sa Tuna est restreint. A 10:15, le contrat est rempli, et nous prenons la route retour. Apparemment notre sens de l’orientation serait meilleur sur l’eau que sur la route, à plusieurs reprises un GPS nous aurait sanctionné d’un « faites demi-tour »…
« Manger à l’heure espagnole » à un sens, en effet la comida (déjeuner) n’est pas servie avant 14:00. L’attente du repas (…) est mise à profit pour quelques achats et souvenirs.
Vers 16:00, nous souhaitons un « Au revoir » à Anne et Christian et reprenons la route du Brusc que nous atteignons à 22:00. Il est un peu tard pour « briquer » les bateaux, rdv pris le lendemain matin pour la séance « nettoyage et rangement » qui sonnera le point final de notre périple.

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Et en 2015 ?… S’il est bien trop pour répondre, quelle que soit la destination choisie, les raids du CK83 reçoivent toujours une appréciation unanime des participants, et l’édition 2014 ne déroge pas cette règle: « SUPER ! ». Merci à Christian de nous avoir embarqué dans cette aventure…

Eric (Nota: nous étions 10, pour raconter 9 jours. J’aurais pu/dû demander à chacun son couplet, trop tard. Mais je retiens l’idée…)